Publicité
À ce stade, il est indéniable que la banque centrale la plus puissante du monde s’est trompée dans ses analyses, ses prévisions, ses politiques et sa communication. C’est la mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que la Fed peut encore corriger la situation en adoptant une meilleure approche stratégique de son analyse et de ses actions, et en s’attaquant à deux problèmes structurels fondamentaux.
Le premier problème est la pensée de groupe : les décideurs de la Fed semblent manquer de la diversité des points de vue et de l’expertise approfondie des autres grandes banques centrales. Ils devraient suivre l’exemple de la Banque d’Angleterre et ajouter deux membres indépendants avec droit de vote au comité de politique de la Fed.
Le deuxième problème concerne la responsabilité de base. Bien que le président de la Fed s’adresse au Congrès deux fois par an, ces auditions ne permettent pas de se concentrer sur ce qui compte vraiment : l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de la Fed. Le Congrès est à la veille des auditions régulières.
On s’est beaucoup interrogé sur la question de savoir si l’on se souviendra de la Fed sous Powell comme de la Fed (Paul) Volcker pour avoir maîtrisé l’inflation ou comme de la Fed (Arthur) Burns pour avoir ouvert la porte à la stagflation. Je crains qu’on ne finisse par se souvenir de lui dans une catégorie distincte de celle de la Fed, qui a sapé sa crédibilité, son autonomie politique et le rôle crucial d’ancrage des États-Unis au cœur de l’économie mondiale.
Publicité