Publicité
Si l’alliance politique avec l’AKP, avec laquelle l’AKP a disputé les élections de 2018 et à nouveau cette année, a motivé cette approche paramilitaire et répressive de la question kurde, il est intéressant de noter que les déclarations de l’AKP contre l’accueil de réfugiés ou d’immigrés, en particulier de Syrie, se sont considérablement adoucies ces dernières années, rejoignant ainsi, bien que tacitement, la politique de l’AKP au sein du gouvernement.
La politique d’admission de l’AKP s’est distinguée dans les premières années de la guerre en Syrie par sa nature humanitaire, contrairement aux fermetures de frontières protégées par d’autres pays européens. La question, cependant, finira par devenir un outil dans ses relations avec l’UE, qui ont pris un ton purement commercial autour de l’accord migratoire entre la Turquie et les États membres de l’Union, signé en mars 2016, ainsi que des questions économiques et de sécurité. … Le mécontentement croissant face aux millions de réfugiés utilisés par les partis d’opposition pour attaquer le gouvernement a déjà incité l’AKP à inclure des mesures de retour volontaire et d’expulsion dans sa campagne pour les élections générales de 2018.
mosaïque turque
Les élections présidentielles et législatives du 14 mai ont permis aux électeurs de choisir un président parmi quatre candidats et de former la prochaine majorité à la Grande Assemblée nationale de Turquie, en choisissant parmi 24 partis différents, dont certains sont organisés en alliances électorales.
Avec ses partenaires ultranationalistes, l’AKP a cherché à renforcer sa base électorale au détriment des partis islamistes, comme l’a clairement montré l’Alliance populaire, rejointe par l’organisation nationaliste et religieuse du Parti de la Grande Alliance. (BBP) et le Nouveau Parti du Bien-être (YRP). Les quatre partis de l’alliance ont accepté de se présenter aux élections sous leurs sigles. Toutefois, le Parti pour la cause de la liberté (Hüda-Par), qui soutient également l’Alliance populaire, a annoncé qu’il se présenterait aux élections sur la liste du YRP.
Cette alliance confirme le renforcement du caractère nationaliste et religieux de l’élite dirigeante, un processus qui s’est fortement intensifié ces dernières années et qui s’est manifesté par des décisions antérieures très importantes et symboliques, telles que la conversion de Haya Hagia Sophia en mosquée en 2020 ou le retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul sur la prévention de la violence à l’égard des femmes en 2021. Les revendications féministes sont devenues l’une des victimes explicites de cette évolution, de sorte que les politiques et les déclarations antiféministes sont l’un des ingrédients de la guerre culturelle menée par l’élite dirigeante.
Publicité